Les personnes atteintes d’un cancer doivent faire face à de nombreux bouleversements dans leur vie. La maladie impacte en effet leur quotidien, leur vision du monde mais aussi leur entourage. La dépression est l’un des obstacles rencontrés par les malades du cancer, il faut en effet savoir que cette pathologie touche plus d’un tiers des patients… Cet aspect a été traité lors de soutenances dirigées par le Professeur Gilles Freyer, et fait l’objet de nombreuses études. Comment diagnostiquer une dépression en oncologie ? Comment la gérer ? Eléments de réponse.
Un tiers des patients souffrent de dépression en oncologie
La dépression peut intervenir à divers moments de la maladie : diagnostic, récidive, échec thérapeutique… Il est important de rappeler que le cancer fragilise profondément la personne malade qui se retrouve face à la peur, à l’incertitude, à l’adaptation. Souffrir d’un cancer est ainsi bien souvent vécu comme un traumatisme qui engendre un fort sentiment d’impuissance conduisant potentiellement à un état dépressif.
La grande difficulté est alors de détecter cet état de dépression. Il s’agit d’un enjeu de taille, en cela que ce diagnostic est particulièrement complexe à établir dans ce contexte. Les symptômes de la dépression peuvent passer pour ceux liés au cancer et à son traitement, et ainsi être sous-estimés.
Diagnostic et accompagnement de la dépression dans le cadre du cancer
Détecter rapidement une dépression en oncologie est primordial. Il est en effet important que la personne souffrant d’un cancer adopte une attitude combative afin de mieux supporter les contraintes inhérentes au traitement. De plus, certaines études ont montré un lien entre les dépressions prolongées et la progression de la maladie. On peut à ce titre évoquer une étude publiée dans la revue scientifique « Cancer » qui a mis en exergue le fait que les personnes dépressives atteintes d’un cancer étaient plus susceptibles de succomber à la maladie que ceux en bonne santé mentale. Selon la Société américaine du cancer, le taux de décès lié au cancer serait plus élevé de 25% pour les patients présentant des symptômes de dépression, et de 39% lors d’un diagnostic de dépression.
C’est pourquoi les professionnels de santé mettent tout en œuvre pour poursuivre les études sur le sujet afin de mieux accompagner les malades par des traitements adaptés. Il est en effet possible de gérer et de traiter la dépression en oncologie, par une approche médicamenteuse mais aussi avec une psychothérapie. Grâce à un dépistage et une prise en charge précoce, il est alors possible de maintenir de manière optimale une qualité de vie pour les patients.