C’est un fait, la greffe osseuse dentaire est devenue une intervention quasi incontournable dans la dentisterie moderne, notamment pour les patients qui envisagent la pose d’implants. Si elle peut sembler impressionnante de prime abord, cette procédure chirurgicale mineure est aujourd’hui bien maîtrisée. Mais qu’en est-il réellement de sa sécurité ? Quels sont les risques potentiels, la douleur attendue et les complications possibles ? Le point avec Geoffrey Migliardi !
Une intervention sûre, mais pas anodine
Pratiquée en ambulatoire et généralement sous anesthésie locale, la greffe osseuse vise à restaurer l’os de la mâchoire lorsqu’il est insuffisant pour supporter un implant dentaire. Il peut s’agir d’un comblement post-extraction, d’un sinus lift ou d’une greffe pré-implantaire plus conséquente. La majorité des patients s’en sortent sans encombre, mais comme toute chirurgie, l’intervention comporte une part de risque. Parmi les complications les plus fréquentes, on retrouve l’infection, le saignement prolongé, une douleur persistante ou encore un rejet du greffon. Ces événements sont rares mais pas impossibles, et c’est pourquoi un suivi postopératoire rigoureux est indispensable. Une hygiène buccale irréprochable, une prise complète des antibiotiques et des consultations de contrôle permettent de limiter ces risques au strict minimum.
A quoi faut-il s’attendre en termes de gestion de la douleur ?
L’idée même d’une greffe osseuse peut inquiéter. Pourtant, la douleur ressentie est en général modérée. Grâce à l’anesthésie locale, le patient ne sent rien pendant la procédure. Ce n’est qu’une fois l’effet dissipé que l’inconfort peut apparaître, avec un pic durant les 48 premières heures. Il s’agit davantage d’une douleur sourde, parfois lancinante, accompagnée d’un gonflement modéré, voire d’ecchymoses.
La douleur est généralement bien contrôlée par des antalgiques classiques (paracétamol, ibuprofène) et des poches de glace. En revanche, si une douleur aiguë persiste au-delà d’une semaine, ou si des symptômes comme la fièvre, une mauvaise haleine, un écoulement de pus ou une difficulté à ouvrir la bouche apparaissent, une consultation urgente s’impose, car ces signes peuvent indiquer une infection.
Le risque de rejet ou d’échec, mythe ou réalité ?
Le rejet d’un greffon est rare mais fait partie des éventualités. En effet, la greffe peut échouer si elle ne fusionne pas correctement avec l’os existant. Cela peut être dû à une infection non traitée, à une pression excessive sur la zone greffée ou à des conditions médicales sous-jacentes (comme le diabète non contrôlé ou le tabagisme). Dans ce cas, une seconde intervention peut être nécessaire. Autre risque peu évoqué : la douleur sinusale, surtout si la greffe touche la zone maxillaire proche des sinus. Une pression mal répartie peut engendrer une gêne, voire une inflammation, qui nécessite parfois un traitement spécifique.
Le lien infondé entre cancer et greffe osseuse
Une greffe osseuse peut-elle provoquer un cancer ? La réponse est non ! Les matériaux utilisés – qu’ils soient autologues (issus du patient), synthétiques ou d’origine animale – sont rigoureusement testés. Les quantités infimes de certains composants comme les polymères ou les métaux ne présentent aucun danger avéré à ce jour.
Une guérison qui demande de la rigueur
La convalescence après une greffe osseuse est une phase clé, et outre le respect des prescriptions médicales, il est essentiel d’adopter certains réflexes : éviter les aliments durs ou chauds, ne pas fumer, ne pas faire d’efforts physiques dans les jours suivant l’intervention, et surtout suivre les recommandations d’hygiène buccale à la lettre.