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Les services à la personne connaissent une évolution croissante, expliquée entre autres par une population vieillissante. Les aides à domiciles se sont alors multipliées, ce qui peut sembler de prime abord une donnée positive. Toutefois, il est nécessaire de tempérer cet élan optimiste, en soulignant certains dysfonctionnements. En effet, les professionnels notent des disparités, notamment entre les villes et les campagnes. Comme nous le fait remarquer Jean Jacques Perrut, qui ira effectuer des prestations lourdes mais brèves en pleine campagne, alors même que le temps de déplacement peut être supérieur au temps de travail si ce n’est les traditionnelles associations non lucratives ? Le point dans cet article.

Le contexte démographique en France

L’espérance de vie des Français augmente. Selon l’AFP et l’INSEE, les Hommes ont ainsi gagné 2 ans (portant à 79,7 ans leur espérance de vie), et les Femmes 1,2 an (atteignant ainsi 85,6 ans). L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) indique de son côté que la population mondiale de plus de 60 ans doublera entre 2000 et 2050. Les personnes de 60 ans et plus seront alors de 2 milliards.

Il apparaît que les personnes âgées choisissent majoritairement le maintien à domicile, plutôt que de s’orienter vers des EHPAD, pour des raisons à la fois économiques mais aussi personnelles. Pourtant, un chiffre de la Fondation de France sur Les Solitudes en France vient faire prendre la mesure de ce choix : 4 millions de personnes de 60 ans et plus vivent seules, et 300 000 sont en situation d’isolement extrême, sans visite ou lien social. L’isolement est ainsi devenu un facteur caractéristique des personnes âgées, particulièrement des 75 ans et plus.

Le point sur les aides à domicile en France

Les aides à domicile ont alors largement étoffé leurs services, et l’on a assisté à une multiplication des organismes présents sur le territoire, ainsi qu’à une professionnalisation de la profession. Mais les différentes mesures prises par le gouvernement ont engendré, comme nous l’explique Jean-Jacques Perrut, « une confusion des genres entre les services traditionnels ancrés dans la logique médico-sociale dont le cœur de métier est l’aide à la personne fragilisée que ce soit par l’âge, la maladie ou le handicap , et d’un autre côté les services « low-cost », de confort dont la logique est purement lucrative ».

Il est aujourd’hui urgent, dans un contexte hautement concurrentiel, de réguler les organismes d’aide à domicile, notamment en matière de financement et de modèles économiques. Le risque est en effet de voir les structures s’installer en ville afin de prendre en charge les missions les plus évidentes, ou faciles, laissant le reste aux petites associations. Il faut en effet savoir qu’il existe un décalage certain entre les coûts réels et les prix du marché. Il est nécessaire de prendre en compte les déplacements ou encore la pénibilité de certains services, et non se limiter uniquement au temps d’intervention.

Les aides à domicile sont aujourd’hui indispensables. Mais se pose la question de trouver un compromis entre une libéralisation du marché et le maintien de l’intervention du gouvernement par des subventions publiques.