Chaque 8 mars, les femmes célèbrent leur Journée Internationale, l’occasion pour la Fédération Française de Cardiologie de lancer un vibrant appel à la prise de conscience concernant leur santé cardiaque. Une étude récente, réalisée en collaboration avec OpinionWay, révèle des données préoccupantes et souligne l’urgence d’une meilleure prise en charge et sensibilisation. Décryptage !
Priorisation de la santé familiale et manque d’orientation professionnelle
Une majorité écrasante de femmes (68 %) admettent prioriser la santé des membres de leur famille avant la leur, mettant en lumière le dévouement et les sacrifices personnels souvent au détriment de leur propre bien-être. Cette tendance est exacerbée par un flou significatif concernant l’orientation vers les professionnels de santé adaptés, avec 50 % des répondantes exprimant leur incertitude sur vers qui se tourner pour des conseils médicaux. De plus, 37 % des femmes mentionnent le manque de temps comme un obstacle majeur à la consultation médicale.
Sous-estimation du risque cardiovasculaire chez les femmes
L’étude met en exergue une méconnaissance alarmante des risques cardiovasculaires chez les femmes. Alors que 74 % des participantes ne reconnaissent pas ces maladies comme la première cause de mortalité féminine, préférant identifier le cancer comme principale menace, une désinformation flagrante persiste. Cette méconnaissance est d’autant plus alarmante que 55 % des femmes pensent, à tort, que ces maladies ne menacent que les plus de 50 ans, ignorant ainsi le risque croissant chez les jeunes femmes. Des associations comme AgirPourLeCoeurDesFemmes et leurs partenaires travaillent au quotidien pour sensibiliser et casser ces idées préconçues.
Cœur+AVC tire la sonnette d’alarme sur les facteurs de risque propres aux femmes
Dans un monde où les maladies cardiovasculaires ne font aucune distinction de genre, les femmes se retrouvent pourtant face à des défis propres en matière de santé cardiaque. En effet, Cœur+AVC alerte sur une réalité souvent sous-estimée : la majorité des femmes portent en elles au moins un facteur de risque associé à ces maladies, voire à l’AVC. Particulièrement vulnérables, les femmes diabétiques, issues de certains groupes ethniques, ou celles entrées en ménopause, voient leur risque s’accroître de manière significative.
L’importance de la sensibilisation et de l’éducation sur ces facteurs de risque ne saurait être sous-estimée… D’où l’importance pour chaque femme de connaître, et surtout de comprendre ces risques afin de pouvoir agir en amont, par la prévention et le contrôle, et de reconnaître les signes avant-coureurs pour solliciter une aide immédiate.
Et bien que l’œstrogène joue un rôle protecteur contre les maladies cardiaques, ce bouclier n’est pas infaillible. Des moments clés de la vie d’une femme, tels que la grossesse, peuvent marquer le début d’une augmentation de ce risque. De plus, les femmes pré-ménopausées souffrant de diabète se trouvent sur un pied d’égalité avec les hommes du même âge en termes de risque cardiovasculaire, le diabète neutralisant l’effet bénéfique de l’œstrogène.
Non, les maladies cardiovasculaires ne concernent pas que les hommes !
Nous vous le disions, les maladies cardiovasculaires ne « discriminent » pas sur la base du genre, comme le rappelle la Ligue Cardiologique Belge ASBL, chiffres à l’appui : en Belgique, 31 % des décès féminins sont dus aux maladies cardiovasculaires, plaçant ces dernières en tête de liste des causes de mortalité chez les femmes, bien devant les cancers. Cette tendance n’est pas unique à la Belgique mais se retrouve à travers l’Europe, où 42 % des décès féminins sont dus à des maladies cardiovasculaires, contre 27 % attribués aux cancers.
Face à ce constat, la recommandation d’un bilan cardiovasculaire complet pour toutes les femmes à partir de 50 ans devient essentielle. Ce bilan est d’autant plus important que 80 % des maladies cardiovasculaires sont liées à des facteurs de mode de vie modifiables tels que l’activité physique, l’alimentation, le tabagisme, le stress et la consommation d’alcool. Par ailleurs, une donnée particulièrement préoccupante est l’augmentation significative, sur les 15 dernières années, du pourcentage de femmes de moins de 50 ans victimes d’un infarctus, qui a triplé.
Sources :
https://www.fedecardio.org/nous-connaitre/les-femmes-et-les-maladies-cardiovasculaires/
https://www.coeuretavc.ca/maladies-du-coeur/risque-et-prevention/facteurs-de-risque-propres-aux-femmes
https://liguecardioliga.be/maladies-cardiovasculaires-chez-les-femmes/